Cet été, à l’image de toute l’année d’ailleurs, a été assez particulier avec ses périodes de sécheresse caniculaire entrecoupées de mini-déluges. Par conséquent, la saison potagère n’a pas été très reluisante, vus les efforts investis.
Étrangement, ce qui aura le plus prospéré dans ma cour
durant ces étranges épisodes climatiques, c’est la mauvaise herbe. Pissenlits et
compagnie, ces indésirables résistants aux conditions les plus ardues, se sont
solidement enracinés au cœur de la pelouse. Fatiguée de les regarder s’épanouir
et me narguer, j’ai décidé d’acheter un outil pour les déraciner vite fait,
bien fait. Par une de ces chaudes journées, je me suis ainsi armée de mon
arrache-pissenlits, de mon chapeau, ainsi que de ma détermination, afin de mater
cette rébellion.
Première étape, rapide familiarisation avec le
fonctionnement de mon outil salvateur. Sa mission était de s’enfoncer dans
la terre, entourer la racine de la plante et l’extirper délicatement du sol. L’objectif
était de pouvoir sortir entièrement la racine, c’est-à-dire d’éviter de couper
la partie superficielle de la plante en laissant la racine en terre. Après
avoir compris la mécanique de mon projet, je me suis donc mise à la tâche avec
une certaine allégresse, anticipant la pelouse immaculée qui en résulterait.
Mais c’était sans compter les effets de la sécheresse mentionnée plus haut. En
effet, la terre avait pas mal durci sous l’effet d’un soleil de plomb. La terre
assoiffée était comme roc par endroits. J’arrivais effectivement à implanter
mon outil autour de la racine, mais en tirant pour la déterrer, elle se brisait
et demeurait en terre. Après quelques tentatives infructueuses, j’ai dû prendre
une pause pour affiner ma stratégie.
Alors que je contemplais, la mine dépitée – et sur le point
de jeter l’éponge – le champ de pissenlits devant moi, le King a décidé que c’était
l’heure de ma leçon du jour. « Considère cette terre asséchée et durcie. Ne
ressemble-t-elle pas à ton cœur/ta vie dans certains domaines? Des fois, il y
pousse de la mauvaise herbe que j’aimerais bien retirer tout de suite. Ça m’attriste
de voir ces semences indésirables envahir la belle pelouse de ton cœur et j’ai bien
hâte d’y faire un grand ménage. Mais comme pour ta cour, la sécheresse de la
terre devient un obstacle de taille dans mon œuvre de restauration. En effet,
pour pouvoir enlever totalement la mauvaise plante, j’ai d’abord besoin d’arroser
la terre. Cela peut sembler contre-productif, car en arrosant la terre, le
pissenlit a tout autant d’occasions de s’épanouir que la bonne herbe. Mais pourtant,
il me sera plus facile de travailler une terre arrosée, car elle sera plus malléable
entre mes mains. Ainsi, tu peux avoir l’impression, au moment où je m’apprête à
faire quelque chose de grandiose dans ta vie, que ton problème s’épanouit
davantage. Il croît et prend de plus en plus d’espace, te donnant l’impression
qu’il te fait mordre la poussière. C’est peut-être bien le cas, mais cela fait
partie de ma stratégie. »
Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.
Matthieu 13 : 30
Queens, comme dans la parabole du bon grain et de l’ivraie,
le King continue, dans certains cas, de laisser les deux pousser ensemble dans
le but de ne les séparer qu’à maturité. Des fois, la fragilité du gazon pose
quelques soucis; le King a alors besoin que la pelouse soit assez robuste pour
pouvoir reconquérir la place que le pissenlit aura laissée vide après
extraction. À d’autres moments, c’est le manque d’humidité du sol qui est
problématique.
L’opération est assez délicate et tellement importante que
le King permet à la mauvaise semence de gagner en confiance avant d’être
annihilée. En effet, si l’état de la terre n’est pas optimal, en tirant sur la
racine, la plante se casse. Seule la partie superficielle est alors enlevée et la
racine demeurée en terre aura tôt fait de repousser gaillardement.
Dans nos vies, à quoi pourrait renvoyer cet état de
sécheresse? Peut-être un manque de foi ou de persévérance, la méconnaissance
des promesses du King, un moment de désobéissance à une instruction royale, une
blessure non guérie, une mauvaise habitude qui tarde à être corrigée… Recevoir
notre exaucement avec cette toile de fond n’apporterait qu’une joie éphémère. Opérer
sur une terre desséchée serait pour nous comme de gagner le gros lot, se
retrouver millionnaire du jour au lendemain, mais sans aucune éducation
financière pour maintenir sa richesse. Ou encore, être guérie d’une maladie,
mais garder de mauvaises habitudes de vie propices au retour du mal. Ou alors,
rencontrer son futur conjoint, mais être tellement blessée par la vie qu’on se
retrouve à saboter une relation très prometteuse.
Queens, le King a besoin de nous arroser avant d’opérer en nous. Nous baigner dans sa Parole qui corrige, édifie, transforme et vivifie. Nous inonder de sa présence pour que nous puissions grandir dans notre confiance en Lui. Comme l’argile entre les mains du potier, Il veut nous donner la forme appropriée pour jouir durablement des miracles qu’Il accomplira dans notre vie. En passant plus de temps avec lui, la terre fertile de notre cœur devient plus malléable entre ses mains, et la bonne semence qu’Il a déposée en nous est mieux disposée pour se répandre une fois qu’Il aura extirpé les indésirables. Alors, au temps parfait fixé par le King, notre délivrance se manifestera promptement, comme une évidence, juste au moment où les pissenlits croyaient avoir gagné la bataille.
Persévérons malgré les circonstances, chères Queens, et
laissons-nous arroser chaque jour par les bontés de notre King.
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