La fois où Dieu m'a volé la vedette



En tant que filles du King, on a souvent tendance à se dire amoureuses de sa Parole. Qu’on en mangerait à toutes les heures du jour et de la nuit. Toutefois, il faut avouer que certains versets sont beaucoup plus excitants que d’autres.

Comme il est de coutume désormais, en fin d’année je reçois un passage biblique qui servira de fil conducteur à ma vie tout au long de l’année suivante. J’essaie de me laisser influencer par sa profondeur au moment de lancer les grands chantiers de mon année. Je m’y réfère pour résoudre les soucis rencontrés en chemin ou pour corriger mes manquements. Bref, je m’appuie particulièrement sur ce passage pour bâtir mon année.

Si vous êtes moindrement comme moi, notre préférence va généralement à des messages de triomphe, de prospérité, de renversement positif de toutes les situations que nous traînions comme des boulets, de résurrection et de restauration inattendue. Bref, un verset qui nous annonce une année de victoire et d’allégresse.

Malheureusement, ce n’est pas un de ce genre que j’ai reçu comme mot d’ordre pour mon année 2020.

J’ai plutôt reçu Actes 20 : 24 
Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. (LSG)

J’aimais bien la partie joie, service et ministère, mais c’était plutôt le début de la phrase qui me posait une petite gêne… En effet, avec tous les changements vécus en 2019 sur le plan familial et professionnel, j’avais plein de projets en tête pour 2020. J’étais mue par un désir de glorifier le Seigneur en savourant à leur juste valeur toutes les grâces qu’Il avait déposées dans ma vie dernièrement. Alors d’où venait-il que je devais maintenant ne faire aucun cas de ma vie? Hey! S’Il m’avait donné toutes ces bénédictions, n’était-ce pas pour que j’en profite à fond et pour la gloire de son nom?

J’étais résolue à aller en quête d’un verset "plus approprié", mais les occupations du quotidien ont subtilement ralenti ce projet. Et il y a quelques jours, lightbulb! Les astres se sont alignés pour que je comprenne le sens de ce passage pour mon année et pour ma vie en général. En faisant ma lecture matinale dans le bus qui m’amenait au bureau, j’ai compris que je devais cesser d’être le centre de ma propre vie. Oui, même si je croyais sincèrement que Dieu l’était, en réalité, ma vie, mon épanouissement, mon bien-être et mon succès menaient la danse.

Hélas, ma vie n’est pas précieuse par elle-même. Elle ne l’est que lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre du projet divin. Que je sois en santé ou malade, que je vive dans l’abondance ou pas, que mon mariage soit un nuage de bonheur ou pas, ce n’est pas cela le plus important. Le plus important, c’est ce que Dieu veut faire à travers cette vie qui n’est qu’une œuvre entre ses mains créatrices. Il est producteur, réalisateur, metteur en scène, scénariste et même acteur principal du film de ma vie. Je ne suis carrément qu’une actrice de soutien dans le film de ma propre vie!

Je croyais être le personnage central, avançant à tâtons, guidé par la voix de l’Esprit-Saint à travers des dédales de bénédictions, opportunités, connexions divines, mais aussi tentations de la chair et traquenards de l’ennemi. Je croyais que le but du jeu c’était de communiquer assez bien avec Lui pour découvrir ma mission secrète et obtenir les armes nécessaires à chaque étape, pour avancer victorieusement. Je suis certes dans mon coin de planète pour remplir un mandat spécifique, mais tout cela s’inscrit dans un film dont je ne suis pas l’actrice principale. Le King peut à tout moment décider que pour les besoins de sa production, je passe par un chemin qui ne semblerait pas faire sens pour moi. C’est Lui qui décide, et je suis privilégiée d’avoir réussi le casting pour sa production!

Loin de moi la résignation qui dicte que Dieu fait ce qu’Il veut, alors je me laisse malmener si c’est ce qu’Il a décidé pour moi. Je reste convaincue qu’Il est bonté et amour, et que les crasses de la vie terrestre ne sont pas systématiquement sa volonté. Par contre, ce que ma révélation de l’autobus m’a permis de cerner, c’est qu’en étant une bonne actrice de soutien, je n’essaie pas de ravir la vedette à l’acteur principal. En réalité, je veux l’aider à la réussite de son projet. Sans lui dicter le scénario qui serait le meilleur. Sans entreprendre des choses à son insu, soi-disant pour faire avancer l’intrigue. Mais en me tenant à sa disposition et en Lui demandant : pour cette scène, tu voudrais que je la joue comment? En gardant une curiosité enfantine qui a hâte de découvrir quel scénario excitant il a prévu pour cette nouvelle intrigue.

Mes rêves, mes projets, mes activités, mes relations, mes promotions n’ont de sens que s’ils sont les siens premièrement. Alors oui, cette année, je ne vais pas regarder ma vie comme m’étant si précieuse. Ce ne sera pas nécessairement confortable et agréable. Et bien sûr que je validerai avec Lui si je suis bien dans la bonne scène et non pas sur le plateau de tournage de l’ennemi. Mais j’essaierai de me rappeler que ce qui m’est précieux, c’est de braquer, par mon existence, le spotlight sur le King.

Queens, si vous aussi désirez recevoir votre verset de l’année, c’est par ici.
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