Chronique d’une belle saison : la maternité




         Il y a sept ans, mon contrat de travail dans une compagnie d’assurance en plein essor prenait fin. Dans la même semaine je commençai à me sentir malade, mais alors vraiment malade. C’était cette ‘’maladie’’ difficile à soigner qui dure neuf mois et au terme desquels, la famille s'agrandit, dans le meilleur des cas. J’étais enceinte.

L’arrivée d’un tout premier bébé était à la fois excitante et inquiétante. Neuf mois plus tard quand elle est arrivée nous étions plus excités qu’autre chose. Après plusieurs mois entre couches, biberons, bains, courtes nuits et rebelote, la routine s’était installée. L’excitation avait laissé place à un sentiment de maîtrise, de savoir-faire. 
La petite avait déjà presque un an. La voir grandir nous émerveillait : tantôt elle lui ressemblait, tantôt elle me ressemblait, elle gazouillait, et parfois, elle me fredonnait en retour certaines de ses comptines favorites.

Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. 
Philippiens 4.6


       Secrètement, mes temps de lecture nocturnes, mes longs moments seule avec moi-même, les balades tard le soir avec mon mari me manquaient. La routine métro, boulot, dodo que je n’ai jamais vraiment affectionnée commençait subitement à me manquer. J’avais envie d’autre chose, une partie de moi ne semblait pas comblée. Ah quelle naïve ! Je n’avais pas réalisé que cette cocotte était là pour rester. 

Que son arrivée avait tout changé. Mon mari, quant à lui, était resté au stade de l’émerveillement. Alors que moi, je vivais des sentiments partagés entre émerveillement et mécontentement. Je lui en parlai. C’est à ce moment que nous avions décidé de chercher une garderie pour la petite. Et parallèlement, je postulais des emplois. La seule personne que je n’avais pas consultée dans mon plan d’action c’était ‘’Our Heavenly Father’’. 

Entre deux siestes de la petite, je me lançai dans une recherche d’emploi ardue. Après quelques semaines, force était de constater que celles-ci n’aboutissaient à rien. La recherche de place en garderie était aussi infructueuse que la précédente. Aucune ne satisfaisait à nos attentes. Bonjour la frustration ! 

Dans un effort de me rassurer, mon mari me rappelait souvent que je n’étais pas dans l’obligation de retourner au travail. Je savais bien qu’il ne s’agissait pas de finances. Et bien que son salaire à lui seul subvenait adéquatement à nos besoins, je voulais me savoir encore plus occupée que je ne l’étais déjà. Je pensais à mes objectifs de carrière, à mon envie de m’impliquer davantage socialement, etc. 

     Après une introspection, je réalisais que j’étais pressée de sortir de ce temps de maternité, j’avais hâte de passer à autre chose. Il ne s'agissait pas tant de m’occuper davantage ou de rajouter une activité professionnelle à mon emploi du temps déjà chargé. Mais on aurait dit, qu’à ce moment-là je voulais juste passer à autre chose. Étant une jeune femme active et dynamique, je supportais mal l’idée de ralentir dans ‘’mes activités’’. À cette période, j’entretenais une vie de prière des plus constantes. Cependant, je n’étais jamais à l’ordre du jour dans mes prières. Je priais pour mon mari, pour notre fille, des membres de la famille, des amis (es), des connaissances, mon église locale, mes pasteurs et pour des causes qui me tenaient à cœur.

Il y a une saison pour tout, et il y a un temps pour toute affaire sous les cieux
Ecclésiaste 3.1


          Et puis un jour, sans trop savoir comment, un changement s’est produit. Un shift s’est opéré, un changement de perspective. Je me suis réveillée un de ces jours réalisant que tout comme la nature, ma vie se déroule en saisons. Cette vérité était juste imprégnée en moi. C’est à ce moment que j’ai eu mon épiphanie ! J’avais enfin compris que c’était à moi de reconnaître dans quelle saison j’étais et par le fait même d’établir mes priorités en fonction de la saison courante. C’est si simple n’est-ce pas !? C’est bien ce genre de vérité qu’on comprend mieux en théorie qu’en pratique.

Une fois cette vérité assimilée, graduellement la frustration s’estompait. Je mis fin à mes recherches infructueuses pour profiter au maximum du moment présent, à la maison avec mon mari et notre enfant, sans précipiter la prochaine saison. À ce moment-là, notre fille avait à peu près vingt mois. Je partis en voyage avec elle, rien que nous deux. 

À mon retour, un emploi que je n’ai pas cherché s’est présenté à moi : un contact dans mon réseau professionnel me propose un poste intéressant. Et presqu’en même temps, je trouve plus facilement une place dans une garderie de mon choix. C’est donc sans hésitation que j’ai compris la saison qui se pointait à l’horizon. 
J’étais pleine de gratitude, car je venais de profiter au maximum de cette saison sans vouloir rentrer précipitamment dans la suivante. À ce moment-là, je bénissais le Seigneur de m’avoir éclairée. Car je venais de profiter au maximum de cette saison sans vouloir précipiter la suivante. Et même si je n’avais pas fait connaître mes besoins au Père, Son excellente grâce m’a suffi et Il a changé ma perception.

Après quelques temps sur le marché du travail, quand le deuxième bébé a pointé son nez, j’ai tout de suite compris la saison qui s’annonçait...Pareillement pour le troisième bébé. C’est avec joie que j’ai appris à profiter du moment présent et surtout à prioriser en fonction de mes saisons et mes valeurs.


[...] Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse [...] 

2 Corinthiens 12.9


         Aujourd’hui, je suis maman de 3 formidables enfants. Dans mon quotidien, sans que ce ne soit la débandade, je n’ai pas toujours une organisation millimétrée. Par moment, je suis épuisée, malgré l’aide de mon mari. Oui, je suis parfois brûlée, mais jamais éteinte. Je prends volontiers une pause, pour me ressourcer, alors que mon mari prend la relève.

Dans cette atmosphère, nous avons retrouvé un meilleur équilibre à la maison. Chez nous c’est beaucoup plus de fous rires que de frustration. Et même si la journée ne se déroule pas comme prévue, quand les enfants se mettent à pleurnicher en chœur et par solidarité, ou quand je n’ai pas respecté mon menu de repas et que je me retrouve à court d’idées à l’heure du souper après une journée de travail, je suis plus sereine.

Depuis que cette vérité s’est imposée à moi, il m’est tellement plus facile d’assumer mes multiples rôles et, ce avec joie et persévérance. Je profite de l’instant en ajustant continuellement mes priorités, et ce par Sa Grâce !


Et vous les Queens, dans quelle saison de votre vie êtes-vous ? 


Gracieusement vôtre !
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Anel Ekosso
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