La fois où j’ai vu mon côté obscur




J’ai une relation très particulière avec le monde automobile. Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours admiré les courbes d’un beau coupé sport, tout en balayant du revers de la main, comme un cauchemar, l’idée d’en conduire un.

D’ailleurs, quand j’étais petite, les parents nous emmenaient à une fête foraine annuelle et, parmi les attractions, trônaient joyeusement mes terreurs : les auto-tamponneuses! Ma sœur en raffolait, moi je détestais. Je ne comprenais pas le plaisir qu’il y avait à se rentrer dedans par mini voitures interposées.

Plus tard, le karting a subi le même désamour de ma part. Et même quand il a fallu s’inscrire à l’auto-école pour passer le permis, ce fut la croix et la bannière. Tant de cours initiés, puis lâchement abandonnés après 2 ou 3 séances.

J’étais tout simplement apeurée! J’avais fini par me convaincre que conduire n’était juste pas mon truc. Que je travaillerai en conséquence pour avoir plein de sous et m’offrir un chauffeur le moment venu. Après tout, c’était un mode de vie tout à fait acceptable! En plus, ça faisait super distingué.
Bref, il m’a bien fallu 10 ans de cache-cache avec différents moniteurs sur deux continents pour que je décroche enfin le sésame. 10 années au cours desquelles j’avais vu, une à une, mes amis gagner leur indépendance et me répéter que c’était super facile, ne comprenant pas pourquoi je restais ainsi sur le banc de touche de la vie automobile.

Lors de ma dernière inscription à l’auto-école, j’ai bien compris que j’aurais besoin d’aide pour y arriver. Ma propre volonté ne m’avait pas menée bien loin. J’avais vraiment besoin d’une intervention divine pour calmer cette peur injustifiée. Alors, chaque soir, sur le chemin de l’école, je priais avec ferveur que le Saint-Esprit vienne au secours de ma confiance inexistante.

Miraculeusement, je me suis mise à conduire, j’ai commencé à sillonner fébrilement les rues avec mon moniteur, et bientôt je réussissais mon examen. Youhouu! Enfin, dans la cour des grands!
Toutefois, même après cet accomplissement, je ne me suis pour autant pas ruée chez un concessionnaire pour acheter une voiture. Loin de là! 3 autres années et une injonction de mon nouvel employeur ont été nécessaires pour que je rentre pleinement dans la danse de la conduite.

Toute cette longue introduction (oui, oui, c’était l’introduction!) pour vous partager ce que la conduite m’a appris sur moi et sur la vie.

1/ Je suis loin d’être une nice girl!

La conduite a pour effet sur certaines personnes de faire ressortir le pire tapi en nous. De mettre le fruit de l’Esprit en nous à rude épreuve. Exit la patience, la tempérance et compagnie. Bienvenue les batailles d’accélération, les concerts de klaxon, ou l’intolérance envers ceux qui veulent contourner les règles et osent espérer qu’on les laisse intégrer la file. Au début, je jouais la conductrice timide et hyper courtoise qui se faisait couper la voie et répondait par un sourire en haussant les épaules : « de toute façon, je ne suis pas pressée ». Mais en gagnant en assurance, je me suis transformée en un personnage super compétitif. Oui, je reste courtoise envers ceux qui sont mal pris, qui respectent les règles, qui demandent gentiment. Mais ceux qui veulent jouer aux plus fins, je ne les supporte pas. Inutile de vous dire que je reçois souvent des rappels à l’ordre du Saint-Esprit qui me demande si tout cela est bien nécessaire… #silencegêné

 2/ Le bien ne triomphe pas toujours... à court terme

Il m’arrive d’observer des comportements totalement répréhensibles sur la route et je me surprends souvent en train d’espérer que l’automobiliste en question se fasse choper par une patrouille. Eh oui, je vous l’ai dit, je ne suis pas une nice girl, mais je me soigne! Quoi qu’il en soit, pour le moment, ils s’en sortent toujours sans suer. Comme dans la vraie vie, les mauvaises actions ne sont pas toujours punies sur le coup. Des fois, cela peut sembler injuste, mais… Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas (Galates 6:9).

3/ Get over yourself

Lorsque je suis sur la route, je traque les mouvements de chaque voiture autour de moi. Mais au lieu de me contenter d’analyser les déplacements, madame essaie de psychanalyser les conducteurs.

S’il me colle au train c’est qu’il me trouve lente, alors peut-être devrais-je accélérer un peu.

Il change de voie brusquement, c’est certainement parce qu’il me trouve lente. Non mais, il voit pas qu’on est déjà au-dessus de la vitesse maximale? Qu’est-ce qu’il croit?

Eh bien, toute cette accélération pour qu’on se retrouve ensemble au feu rouge? Ça servait donc à quoi de me stresser?

Et tout plein d’autres scénarios croustillants que je vous épargne!

Sur la route comme dans nos relations, on peut avoir la mauvaise habitude de ramener à soi les actions des autres. Mais en fait, on n’est pas du tout obligé. Les accélérations des conducteurs devraient juste me garder vigilante, mais je n’ai pas besoin de les interpréter, ni d’y répondre. Et peut-être qu’en fait l’autre chauffeur a une situation personnelle qui influence son comportement à cet instant, et il ne me calcule pas du tout! Ne pas ramener les choses à moi m’évite de teinter négativement mon humeur et ma conduite. En plus, ce n’est pas parce que certains conduisent mal, que je dois en faire autant. Mieux vaut garder ma couronne en place et avancer sereinement.

4/ Me against the world

L’esprit de compétition qui s’invite souvent dans ma conduite peut me pousser à croire que la route est une jungle où seuls triomphent les plus rapides, les plus calculateurs, les plus audacieux. Et quand cela vire à l’extrême, les autres nous apparaissent comme des ennemis. Le Saint-Esprit m’a amenée quelques fois à changer ma perspective. « Et si les autres, étaient dans la même équipe que toi, en fait? Et si au volant de cette voiture rouge qui accélère un peu trop se trouvait une autre Queen? » 

C’est ainsi qu’à quelques reprises, Il m’a demandé de prier plutôt que de froncer les sourcils. Prier pour apaiser un conducteur, pour sa protection, pour qu’il arrive sans aucun souci à destination, et qu’il se rende compte que sa fougue peut être une source de danger pour d’autres. Alors, à mes heures perdues, pas toujours spontanément je l’avoue, je me transforme en Road Intercessor. Et ça me fait du bien!


Chères Queens, avec l'aide du Saint-Esprit je suis désormais une (presque) fan de conduite auto. Et chaque voyage routier est une belle occasion d’apprentissage et surtout de correction. En fait, lorsque nous décidons de marcher sérieusement avec le King, nos réflexions, actions ou relations sont passées à l’épreuve de Ses standards. Et nous constatons très vite, que nous sommes encore loin du but et que nous avons en tout temps besoin de sa grâce.


Y a-t-il un domaine de votre vie que le King veut transformer ou réquisitionner pour son bon plaisir? Osez dire oui et laissez-vous conduire dans cette aventure!



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