La fois où j’ai appris à ne plus détester les conflits

 Tout comme le fer aiguise le fer, l’homme s’aiguise au contact de son prochain. Proverbes 27 : 17

Je viens d’une fratrie nombreuse et majoritairement composée de filles. Nous avons des parcours plutôt différents, ce qui a teinté notre vision de la vie. En raison de nos écarts d’âge, nous n’avons pas vraiment grandi ensemble dans la même maison. Et étant la « petite dernière », quand je faisais mon entrée triomphale dans l’adolescence, presque tout le monde avait déjà quitté le cocon familial.

Plus tard, mes sœurs et moi nous sommes trouvées dans des villes ou pays différents. Même si nous avions la même base, les mêmes valeurs inculquées par nos parents, chacune avait vécu des expériences inédites et initiatiques. Ceci avait façonné, une fois adulte, notre compréhension des interactions, des priorités et même notre interprétation des valeurs reçues plus jeunes.

Je vous laisse donc imaginer les retrouvailles, une fois la trentaine et la quarantaine installées. Grâce à la magie de Whatsapp, nous avons un beau jour emménagé ensemble dans notre petite maison virtuelle où nous allions enfin pouvoir rattraper toutes ces années perdues et vécues éloignées les unes des autres.

J’imaginais des fous rires, des batailles de polochons virtuelles, des discussions très girly sur le makeup, les amours, la condition féminine. Mais aussi des transmissions d’expérience, des partages de sagesse… Et je dois avouer que la réalité n’a pas trahi mes attentes. Oui il y a eu tout ça, mais bien plus encore…

« Bien plus encore », ce sont des conflits. Vous savez, ces choses qui se nourrissent de nos différences et divergences d’opinion et nous poussent insidieusement à la bisbille, la colère et même la séparation! Eh oui! Une fois la lune de miel consommée, nous avons bien eu un conflit par semaine, je dirais. Honnêtement, des fois c’était clairement épuisant. J’avais juste envie de claquer la porte virtuelle et reprendre ma petite vie tranquille en aimant mes sœurs à distance.

Mais évidemment, dans l’univers des Queens, qui dit tension dit occasion d’apprentissage. Notre Papa céleste m’a ainsi amenée à considérer les choses sous un autre angle : et si le conflit était quelque chose de neutre, ni positif, ni négatif?

• D’accord, la divergence de point de vue est désagréable, surtout quand on est convaincue, passionnée et qu’on aime gagner.

• Oui, la solution que Sandra préconise te semble inconcevable. Non mais qu’est-ce qu’elle ne comprend pas, la chose à faire te paraît tellement évidente!

• Et oui, tu en as marre que Manuela interprète toujours tes propos de travers et d’avoir à dealer avec des personnes à la sensibilité à fleur de peau!

Mais en y regardant de plus près, le conflit n’est peut-être pas si mauvais que ça.